Un petit vent frais, la nuit noir et vous voilà sur le terrain de tennis très éclairé de la l'université. Vous avez deux raquette, deux balles et deux sacs de couchages, bonne soirée :)

La soirée de la St Valentin touchait à sa fin, et j'avais reçu une carte qui m'indiquait avec qui j'avais été 'mise en couple'. C'était une sorte de loterie qu'Harvard avait organisé, et je m'étais dit 'Pourquoi pas?' en m'inscrivant. J'espérais juste ne pas tomber sur quelqu'un que je ne supportais pas. Mais j'étais ouverte pour de nouvelles rencontres et marchait joyeusement en direction du court de tennis. Enfin, joyeusement, tout était relatif. Je commençais à me maudire d'avoir choisi de mettre des Jimmy Choos à brides de 13 cm de haut, et d'oublier de prendre mes indispensables ballerines. Demain, pas sûr que je puisse marcher.

J'arrivais au Lavietes Pavilion lorsque la torture commençait à être intenable. Le court était complètement éclairé, ce qui détonait avec la nuit noire, fraiche bien que non glaciale. Ma veste blanche suffisait à me tenir au chaud. Enfin, à m'empêcher de geler sur place, plutôt ! A côté du filet se trouvaient deux raquettes, deux balles jaunes flambant neuves, ainsi que deux sacs de couchage. Mais j'étais encore seule et ma curiosité commençais à vraiment être attisée. Qui allait être le fameux élu ? Quelqu'un que je connaissais ou un parfait inconnu... Je faisait des va et vient, trainant ma robe bleue dans la terre battue, puis décidait finalement d'enlever mes chaussures. Si on allait jouer au tennis, autant le faire à pied nu ! Je levais donc la jambe et commençais, plus ou moins adroitement - enfin, plutôt moins que plus- à enlever les brides des chaussures. C'est à ce moment là qu'une silhouette se distinguait sur le court de tennis. Devais-je continuer ou arrêter d'enlever mes chaussures ? La position dans laquelle j'étais ne me mettais pas à mon avantage, c'est sur... Et alors que le mystérieux homme s'approchait et se trouvait à quelque centimètres de moi, je lui tendais une main, tandis que l'autre était sous ma robe, sur mes chaussures...

-Salut, je suis Charlotte !

Je lui souriais sous mon masque, que je n'avais pas enlevé. Merde.